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Jordan est étudiant du Technion, le fameux Institut Technologique Israélien. Quelle ne fut pas la surprise de ce futur ingénieur de recevoir la visite, avec ses potes étudiants, d’un invité aussi prestigieux qu’inattendu. Emmanuel Macron, le ministre français de l’économie, en visite officielle pour signer un accord de partenariat entre le Technion et Polytechnique, a tenu à consacrer une partie de son temps à ces talents français qui ont choisi de poursuivre leur carrière en Israël. Récit d’une rencontre pas comme les autres entre un ancien du programme Massa Prépa Technion et un ministre de l’économie de la 6e puissance économique mondiale

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Jordan, décris nous ta rencontre avec le ministre français de l’économie, Emmanuel Macron.

Ça a été une rencontre sympa, le ministre était aussi décontracté que jeune, nous avons plaisanté ensemble; Il était curieux de connaître mes projets d’avenir, si je comptais retourner vivre et travailler en France après les études, et était impressionné par le campus du Technion.

Quelle a été la teneur de son discours, en substance ?

Il est venu au Technion dans l’objectif de signer un accord de jumelage entre l’école Polytechnique et le Technion. Nous n’avons eu qu’une dizaine de minutes pour bavarder avec lui, mais j’ai cru comprendre qu’il avait fait savoir au préalable aux organisateurs que cette rencontre avec les étudiants français lui tenait beaucoup à cœur.

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Quels arguments a-t-il utilisés pour te convaincre de revenir en France ?

Aucun. Il avait l’air persuadé que je finirais par revenir de moi-même. Il y a eu ce moment un peu gênant où il nous a demandé si l’on comptait effectivement retourner là-bas.

J’ai eu la malchance d’avoir été celui dont il attendait une réponse, les autres se taisant (la majorité d’entre nous compte rester en Israël après les études) et son regard se faisant de plus en plus insistant, en attente d’une réponse. J’ai finalement brisé la glace en disant d’un air enjoué “pour les fêtes”, ce qui fit rire tout le monde.

Lui as tu exposé les raisons de ton départ de France ? Lesquelles ?

Moi non. Mais un ami, Nathan, est parti dans une belle tirade sur le sionisme français et de l’importance que peut représenter politiquement et religieusement pour des jeunes juifs français comme nous le retour a Sion.

Le ministre a eu l’air touché, comme conscient des raisons plus violentes et non abordées comme l’antisémitisme en France, et a serré la main de mon ami en le remerciant.

Pour un ministre, l’as tu senti à l’écoute ?

Franchement oui. J’ai eu une drôle d’impression. Il arrivait à jongler entre l’image que l’on peut se faire d’un ministre, c’est à dire imposante, formelle, et celle d’une personne simplement cool, véritablement intéressé par votre histoire, vous mettant à l’aise avec tact et vous faisant presque oublier les usages que l’on doit à un ministre, comme s’il acceptait sa fonction avec une modestie touchante et sincère.

En tant que futur diplômé d’une des écoles d’ingénieur les plus réputée au monde, dans quel pays envisages tu la poursuite de ta carrière ?

Sans équivoque en Israël ! Je ne me vois pas remettre un orteil en France.

Ici je suis bien, j’ai ma famille, mes amis, un travail assuré après mon diplôme, pas d’antisémitisme, le soleil, et surtout je suis sur la terre de mes ancêtres, la terre de mon peuple, mon pays.

Au Technion, comment s’exprime le dynamisme économique Israélien ?

Il s’exprime le plus visiblement par la pluralité des diplômes. Ça va de l’architecture à l’aéronautique, en passant par la médecine, le biomédical, les sciences pures et j’en passe. Tout les outils sont en notre possession pour nous permettre d’étudier correctement ce qui nous intéresse.

Il s’exprime également par le campus impressionnant ainsi que les nombreuses installations. Les étudiants (ainsi que les diplômés) ont à leur disposition des bibliothèques gigantesques, des terrains de sport, des laboratoires de recherche etc.

Enfin il s’exprime aussi par les grandes sessions de recrutement organisées au sein même du Technion, où l’on peut retrouver près de deux fois par an des stands des plus grandes entreprises au monde (Intel, Google, Microsoft, Yahoo…) ainsi que de plus petites entreprises voulant nous rencontrer pour discuter de notre profil et de nos notes dans l’objectif peut-être d’un futur engagement.

Revenons sur tes débuts au Technion : En quoi le programme Massa Prépa Technion a contribué à ton intégration au sein de ce prestigieux Institut Technologique Israélien ?

Le programme Massa Prépa Technion a été une bonne transition entre l’obtention de mon bac et mon intégration au Technion. Il m’a permis d’acquérir un niveau d’hébreu suffisant pour commencer à étudier dans cette langue, de réussir mes psychométriques afin d’avoir une “équivalence” du bac israélien, et enfin m’a fait rencontré des personnes incroyables que je compte aujourd’hui parmi mes meilleurs amis.

Des vœux pour la nouvelle année ?

J’espère me donner à fond pour cartonner la suite de mes études, et encourager, peut-être grâce à des interviews comme celle-ci, la montée de l’alyah des étudiants français juifs.