Ce soir, c’est Yom Hazikaron. Instituée par l’Etat d’Israël en 1963, cette journée est dédiée au souvenir des soldats tombés pour nous dans les guerres d’Israël. Voici un préambule à cette  journée fondamentale dans la vie Israélienne que je vis pour la 1ere fois en Israël, dans le cadre de mon programme Massa de Stage à Jérusalem

Lorsque nous sommes en vacances en Israël, il nous parait normal de voir des Hayalim (Soldats) dans les rues. Pour se rendre compte de la portée du geste qu’ils accomplissent à 18 ans pour leur pays, je vous invite à relire l’histoire de ces 2 soldats dont la vie en fut l’illustration parfaite.

Michael Levin, le sens du devoir

Je vais commencer par Michael Levin (Z’’L), un jeune de garçon juif, né en Pennsylvanie.

Avant d’être soldat à Tsahal, Michael était comme n’importe quel jeune de son âge. Sa vie évoluait au rythme des sorties entre amis, les cours, la famille, les parties de rigolades et la vie juive. Finalement comme tous les jeunes de toutes les époques. Sauf que Michael, a vécu avec cet attachement à l’Etat d’Israël qui l’a différencié de tous les autres. Il part à Tsahal après son Alyah et intègre la Hativat HaTsanhanim (l’unité des parachutistes de Tsahal) où il s’illustrera par ses qualités de soldat, mais également pour son tempérament extrêmement joyeux.

Il est en vacances en famille aux Etats-Unis lorsqu’il apprend la capture de deux soldats  (Ehud Goldwasser et Eldad Regev) par le Hezbollah libanais et le début de la guerre de 2006. Sachant ses copains au Liban, il décide d’interrompre ses vacances et de revenir en Israël pour leur prêter main forte.  Il dira à son père « Je sais exactement où je vais, et je sais exactement ce que je suis en train de faire ». Le 1er août 2006, il sera pris lui et ses camarades dans un feu nourri à Ayta ash-Shab. Il parviendra à se cacher dans la chambre arrière d’un magasin vide avec son peloton. Un combattant du Hezbollah arrivera à s’en approcher à tirer directement dans la pièce. Michael sera atteint à la tête. A cause de l’intensité du combat, il sera évacué du magasin plusieurs heures plus tard. Il avait 22 ans.

Qu’est-ce qui pousse un garçon aussi jeune à quitter sa famille pendant les vacances pour aller, au Liban, là où personne ne veut être ?  Et à rendre sa vie en échange de la paix pour son pays ?

Roy Klein, l’esprit  de sacrifice

Mon deuxième exemple, c’est Roy Klein (Z’’L).

Né en 1975, de parents rescapés de la Shoah. Il avait deux garçons avec sa femme Sara: Gilad et Yoav. Excellent père, musicien talentueux, extrêmement humble et d’une incroyable discrétion  il avait débuté sa carrière à Tsahal chez les parachutistes avant d’être transféré plus tard chez les Golani, l’une des plus prestigieuses unités d’infanterie.

Durant la seconde guerre du Liban en 2006, la bataille de Bint Jbeil, fut l’une des plus difficiles pour Tsahal. Lors d’un affrontement où les membres du Hezbollah tiraient depuis une hauteur inaccessible, une grenade fut envoyée sur nos Hayalim. Le Commandant Roi Klein n’eut que quelques secondes pour faire ce geste qui est devenu un symbole pour tout Israël. Il annonce à la radio « Klein is dead. Klein is dead », avant de se jeter sur la grenade, afin de protéger ses soldats. Ces mêmes soldats diront qu’il avait récité le Chéma Israël avant que la grenade n’explose. Il avait 31 ans.

Qu’est ce qui peut être assez fort pour qu’un père de famille ne se jette sur une grenade ? Comment un homme peut-il trouver cette force de tout abandonner pour sauvegarder  la vie de ses soldats et son idéal ?

Yom HaZikaron, l’hommage d’une nation

Toutes ces questions sont le cœur même de cette journée de Yom Hazikaron. Je ne sais pas si je pourrais y répondre quelque chose de logique. Mais j’aime penser que le peuple juif tire parfois sa force dans les combats de la vie. Ces combats ne l’achèvent pas, au contraire. Ils le rendent plus fort. Par ailleurs l’Etat d’Israël est le seul pays que possède le peuple d’Israël. Certains jeunes juifs l’ont compris. Cette journée est dédiée à leur courage, leur détermination et leur abnégation.

Raphaël Souied
Participant Stagerim Jérusalem 2017